“L’autisme virtuel” est une panique morale et non une alerte sanitaire !

Ce billet rend compte d’un travail d’analyse présenté le 5 juin 2019 à la journée d’étude Les dossiers de l’écran : Controverses, paniques morales et usages éducatifs des écrans” qui donnera lieu à la publication d’un ouvrage dans les mois à venir reprenant l’ensemble des contributions.

Quand j’ai été informée de cette journée d’étude, j’y ai vu l’occasion de prendre du recul et d’analyser sous un angle sociologique l’apparition, la montée en puissance puis l’abandon de “l’autisme virtuel” et ses conséquences sur le milieu scolaire. Je remercie les organisateurs d’avoir accepté ma proposition bien que je ne sois affiliée à aucune université. J’ai bien entendu joué cartes sur table dès le début de ma présentation en indiquant mon appartenance au collectif “Stop autisme virtuel” et mon militantisme sur le sujet, ce qui ne m’a pas empêchée de traiter la question avec rigueur et honnêteté.

Contexte et origine

Voilà le contexte médiatique actuel autour des « écrans », mot qui indifférencie les pratique les supports et les contextes sociaux culturels.

“Lézécrans” c’est le MAL un “diable folklorique” au sens où le sociologue Stanley Cohen l’emploie, c’est-à-dire un objet dépouillé par les médias de toutes les caractéristiques favorables pour ne retenir que les démons négatifs.

À ces méfaits des écrans s’est ajouté en 2017 celui “d’autisme virtuel”.

Pourquoi l’autisme est-il ainsi mis en avant ? On peut faire l’hypothèse que certains aspects de ces troubles envahissants du développement sont de nature à fasciner et à faire peur : ils sont mal connus, déroutent puisqu’une personne autiste peut selon les moments paraitre “normale” ou totalement “étrange”, et en plus ils ne “guérissent” pas.

À l’origine du lien autisme/écrans, on trouve en 2006 une étude de trois économistes américains M. Waldman, S. Nicholson, N. Adilov qui s’intitule : “Does television cause autism ?”. Ils constatent que les États où il y a plus d’enfants diagnostiqués autistes sont aussi ceux où il y a le plus de précipitations, or quand il pleut, les enfants regardent davantage la télévision au lieu d’aller jouer dehors.

L’expression “autisme virtuel” quant à elle est apparue pour la première fois en Roumanie en décembre 2013, elle a été employée par le psychologue Marius Teodor Zamfir, coordonnateur d’un centre accueillant des enfants autistes, dans un article publié sur un blog.

Il y parle d’enfants “autistés” par les écrans qui ont le même diagnostic que ceux atteints d’autisme “classique” mais qui peuvent se rétablir plus vite que les “vrais autistes”. Il confirme ce “diagnostic” dans une recherche publiée en mars 2018 s’appuyant sur l’étude du cas de 110 enfants pris en charge dans des centres pour l’autisme en Roumanie entre 2007 et 2017. L’étude des trois économistes américains évoquée plus haut fait partie des références citées. Il conclut que ses résultats suggèrent un lien de causalité entre la consommation excessive d’écrans et des comportements et éléments similaires à ceux trouvés dans les TSA entraînant une incidence de l’autisme qu’il appelle “autisme virtuel”. Il est intéressant de noter que pour Marius Teodor Zamfir le terme “virtuel” dans “autisme virtuel” est en lien avec l’exposition aux écrans qu’il nomme “dispositifs virtuels”, alors que, nous le verrons plus loin, le collectif CoSE (Surexposition écrans) qui est à l’origine de son emploi en France s’appuie sur “virtuel” pour dire que bien sûr (sic) il ne s’agit pas d’un “véritable” autisme mais de troubles y ressemblant.

Chronologie médiatique

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Il y a eu en septembre 2015 une première tribune publiée dans Le Monde alertant sur le danger des écrans pour les jeunes enfants. Elle n’évoque aucunement l’autisme ou des symptômes s’en rapprochant mais elle est signée par plusieurs personnes qui parleront plus tard “d’autisme virtuel” à savoir des membres du futur collectif CoSE dont le Dr Ducanda et la psychologue Sabine Duflo. Cette alerte ne rencontre pas d’écho médiatique…

Le point de départ de la notion “d’autisme virtuel” est une vidéo du Dr Ducanda postée sur Youtube le 1er mars 2017. Elle alerte en s’appuyant sur sa pratique, ses observations et ses déductions. Au fil de ses interventions médiatiques, elle parle tout d’abord de troubles ressemblant à l’autisme puis “d’autisme virtuel”, disant que des médecins roumains font les mêmes constats qu’elle.

Le point d’orgue de cette chronologie médiatique a été l’émission Envoyé spécial “L’addiction aux écrans, l’héroïne numérique” diffusée le 18 janvier 2018. On y découvre le “petit Rayan” présentant des troubles ressemblant à l’autisme mais qui va “beaucoup mieux” depuis l’arrêt des écrans (bon en vrai il a fini par consulter un “vrai” spécialiste de l’autisme avec plusieurs mois de retard !).

Il y a eu bien d’autres retombées ensuite et aussi de nombreuses réactions de spécialistes de l’autisme et de parents, même si elles ont été beaucoup moins médiatisées que l’alerte.

Les publications de CoSE et “l’autisme virtuel”

Le site de CoSE – Collectif surexposition écrans a été créé le 12 juillet 2017. La photo de la page d’accueil du site représente un garçon évoquant la posture typique d’un enfant autiste qui se bouche les oreilles.

La rubrique intitulée “Autisme Virtuel” apparaît en janvier 2018 sur la page d’accueil, elle mène à un texte explicatif qui débute ainsi : “Des reproches nous sont faits de plus en plus souvent sur la question de l’autisme. Mais cette colère est due à une incompréhension de nos messages. Les choses doivent être claires : nous soignons tous des enfants autistes « vrais » et nous ne disons jamais que les écrans sont à l’origine de l’autisme…” Ce billet a totalement disparu depuis, sans aucune justification du Collectif CoSE quant à cet abandon. On peut néanmoins retrouver la trace de ce texte et le lire en intégralité sur cette page qui a archivé le site tel qu’il était le 4 février 2018.

Au mois de mai 2018 l’habillage du site change, la photo du garçon a disparu, l’accueil comporte une bannière où le “o” de CoSE est remplacé par un dessin de bonhomme.
   
Ce bonhomme est la reproduction d’un dessin issu d’un article publié par un médecin allemand cité dans l’ouvrage “TV lobotomie” de Michel Desmurget. Il circule beaucoup sur les réseaux pour illustrer les méfaits de la télévision et par extension des écrans mais on sait peu de choses de l’étude dont ils sont issus. Vous trouverez un article très complet sur cette question sur ce site québecquois : “Le mystère de la spectaculaire étude sur les enfants et la télé”.

Dans son ouvrage paru en septembre 2018 Sabine Duflo distingue deux types d’enfants, ceux “sains à la naissance” qui présenteraient des troubles divers d’allure autistique et des enfants porteurs de potentialités autistiques dès la naissance et qu’un environnement saturé d’écrans ferait éclore ou renforcerait. Les premiers seraient guéris après l’arrêt des écrans et les seconds deviendraient des autistes de type Asperger après le sevrage. Vous trouverez une série d’excellents billets faisant une recension complète de cet ouvrage dont le premier est ici “Allez, on le débunke, le bouquin de Sabine Duflo ?”.

On constate là encore le décalage entre l’affichage d’intentions “politiquement correctes” du type “on dit que ça ressemble à des troubles autistiques mais ça n’en est pas tout cela est un malentendu” et des analyses totalement contraires au consensus scientifique concernant les TSA !

De la même manière, le Dr Ducanda insiste bien sur le mot “virtuel” mais dit dans sa vidéo à 17:41 “L’augmentation exponentielle des troubles du spectre autistique, touchent tous les pays riches et uniquement les pays riches. Est-ce parce que les pays les plus pauvres n’ont pas encore été envahis par le numérique et les écrans ?

Je ne vais pas lister ici tous les éléments montrant ce double discours mais il y en a de nombreux autres…

Éléments d’analyse sociologique de la “panique morale”

Le sociologue Lilian Mathieu attire l’attention sur le fait que “le concept de panique morale est l’un des plus ambigus du vocabulaire sociologique. En premier lieu parce qu’il paraît implicitement disqualifier, voire condamner, les réalités qu’il désigne. Le terme de « panique » suggère un phénomène marqué par l’irrationalité et suppose que ceux qui y sont soumis connaissent ponctuellement une forme de régression mentale, tandis que l’adjectif « morale » prête le flanc au soupçon de moralisme.

Il ne faut donc pas qualifier un phénomène de “panique morale” à la légère. Ce concept développé par le sociologue Stanley Cohen en 1972, peut être défini comme une situation dans laquelle les peurs du public dépassent largement la menace objective que représente pour la société un individu, un groupe particulier ou une pratique spécifique qui est supposé être responsable d’une menace.

Suivant le travail de Stanley Cohen les paniques morales présentent 3 éléments caractéristiques :

1) Un “diable folklorique”, c’est-à-dire une attention focalisée sur un élément qui est dépouillé par les médias de toutes ses caractéristiques en conservant exclusivement les démons négatifs.
Il s’agit ici de “les écrans”, qui non seulement provoqueraient des troubles de type autistique mais aussi plein d’autres problèmes. “Les écrans” deviennent un amalgame indistinct, responsable de tous les maux.

2) Un écart entre l’inquiétude suscitée et la menace objective.
L’inquiétude suscitée est “les écrans peuvent rendre autistes” même quand c’est formulé plus précautionneusement c’est ce qui est retenu par le public. Elle est donc bien plus importante que la menace réelle puisque la réalité de ce risque n’est montrée par aucune étude sérieuse.
Cela génère en creux un risque de “faux espoir” pour les parents d’enfants présentant des troubles autistiques avec des retards dommageables de diagnostic.

3) Des fluctuations au fil du temps dans le niveau d’inquiétude.
On voit sur le graphique suivant* un pic de préoccupation au moment de l’apparition de l’expression “autisme virtuel”, un apaisement en cours même si les conséquences ne sont pas terminées et qu’on assiste à un déplacement sur d’autres peurs.
Le pic correspond au journal de TF1 du 6 septembre 2017 pendant lequel est diffusée une séquence où l’expression “autisme virtuel” est utilisée.


Graphique réalisé avec l’outil Google Trend*

Dans cette histoire “d’autisme virtuel” nous retrouvons aussi d’autres caractéristiques typiques des “paniques morales” décrites par C. Machiels et D. Niget dans leur ouvrage “Protection de l’enfance et paniques morales”.

Une panique morale…

  • donne corps à une rumeur préexistante (la télévision provoque l’autisme)
  • exprime l’angoisse face à la modernité (le numérique et Internet dont on maîtrise pas les effets sur notre société)
  • utilise le ressort de la protection d’êtres fragiles et immatures (les jeunes enfants)
  • agite la peur d’une maladie, d’un “fléau” moral et épidémiologique (l’autisme)
  • utilise les médias comme acteurs et vecteurs de la panique morale (Youtube, presse, télévision)
  • projette des victimes dans l’arène médiatique (ici le petit Rayan exposé dans l’émission “Envoyé Spécial”)

Les membres du collectif CoSE sont-ils des “lanceurs d’alerte” ?

Le sociologue Francis Chateauraynaud donne cette définition : “un “lanceur d’alerte” est une personne ou groupe qui rompt le silence pour signaler, dévoiler ou dénoncer des faits, passés, actuels ou à venir, entrant en conflit avec le bien commun ou l’intérêt général.

Les membres de CoSE lancent une alerte dans le cadre de leur expérience professionnelle, ils cherchent à mobiliser le grand public, leurs collègues et les décideurs politiques contre la surexposition des jeunes enfants aux écrans qui comporte selon eux des risques graves et méconnus pour la santé et le développement des enfants. Ils adoptent donc bien une posture de “lanceurs d’alerte”. Cela est valorisant, crée une héroïsation de ceux qui prennent la parole (voice chez Albert O. Hirschman, 1970). Ensuite s’ils subissent des pressions ou sont mal traités ils pourront devenir des figures emblématiques de leur combat et se considérer comme des victimes de leur courage.

Voilà ce qu’on peut lire dans leur plus récente tribune du Monde du 17 janvier 2019.
Pourquoi ne pas appliquer un principe de précaution ? Pourquoi ne veut-on pas entendre les messages d’alerte concernant la surexposition des enfants aux écrans ? Des conférences de membres du collectif sont annulées, leur participation à des émissions écartée. Que craint-on ? Qui défend-on ? L’enfant ou l’industrie du numérique ?

Pour eux, ils sont écartés parce qu’ils dérangent des lobbies mais pas à cause des nombreuses critiques argumentées de spécialistes qui ont pu convaincre des journalistes, des organisateurs de conférences et une partie du grand public.

Notons en passant que cette tribune ne fait absolument plus allusion à l’autisme d’une manière ou d’une autre.

Un autre élément probant en faveur de l’hypothèse que les membres du Collectif CoSE se vivent comme lanceurs d’alerte est ce mail de février 2018 reçu par Hervé Cadiou neurophysiologiste en provenance de la rubrique contact du site de CoSE et diffusé par ce dernier sur les réseaux sociaux. Il demandait au collectif CoSE de revoir sa démarche, de ne pas s’appuyer sur une “intuition” mais sur la recherche.

On peut constater dans la réponse qui lui est faite que l’exagération à des fins d’efficacité est assumée et que le rôle de lanceurs d’alerte est clairement revendiqué par la référence au Dr Irène Frachon.

Quelles conséquences sur l’école ?

Étant enseignante, et actuellement en charge dans un syndicat des questions numérique et éducation, je me suis tout naturellement intéressée à ce que cette panique morale provoque dans le milieu scolaire.

Le Collectif CoSE est composé quasi exclusivement de membres issus du domaine médical et du soin, nous avons donc peu de liens directs avec l’école, excepté le Dr Ducanda, médecin de PMI quand elle a lancé l’alerte (elle a démissionné depuis), qui était alors en contact avec les enfants des écoles et leurs enseignants dans le cadre du bilan de santé obligatoire des enfants de 3-4 ans.

Le Dr Ducanda fait de nombreuses conférences organisées par des écoles ou des mairies destinée aux parents et aux enseignants. Comme on peut le constater dans celle-ci dont la vidéo est en ligne, elle parle beaucoup de l’école, pointe la hausse des difficulté, des handicaps, des AVS (Aides de vie scolaires maintenant appelées AESH) qui coûtent cher. Elle ne semble pas vouloir faire le lien avec la loi de 2005 sur l’inclusion scolaire et l’amélioration des diagnostics. Pour elle cela est évident que cette “explosion des troubles” est due à l’exposition aux écrans !

La médiatisation des thèses du Collectif CoSE a produit, et produit encore, des conséquences dans le corps enseignant qui pensant bien faire prend des initiatives plus ou moins malheureuses.

Voici par exemple un message diffusé par une enseignante en avril 2018 sur un réseau social puis effacé suite à une discussion sur son caractère problématique.

En effet, un professeur des écoles ne doit pas prendre l’initiative devant des signes inquiétants de renvoyer les parents vers une vidéo, fut-elle celle d’un médecin ! Il doit adresser la famille au médecin scolaire et/ou au psychologue de l’Éducation nationale, seuls compétents pour évaluer la situation et orienter les parents vers les prises en charge adaptées à leur enfant.
Pensant être correctement informés, des enseignants en toute bonne foi peuvent induire des parents en erreur, contribuer à un retard de diagnostic et de prise en charge, surtout dans un contexte de pénurie en médecins et psychologues dans l’institution scolaire.

Il y a aussi des écoles qui ont diffusé des mots à destination des parents dans les cahiers de liaison des élèves. Ce document a été publié par le site Gynger le 3 février 2018.

Cette pratique semble persister, même s’il est difficile d’évaluer son ampleur réelle, comme le montre ce mot distribué dans des écoles maternelles du 93 début 2019. On peut néanmoins noter une évolution, le terme “autisme” n’y figure pas.

Il y a aussi des conséquences concrètes concernant les élèves autistes inclus dans les écoles, pour beaucoup d’entre eux les outils numériques sont des aides précieuses, or maintenant traîne l’idée que les écrans pourraient être mauvais pour eux et “aggraver” leur autisme. Olivia Cattan, journaliste, écrivaine et présidente de SOS autisme France, postait ce message sur Facebook le 31 janvier 2018.

Les nombreuses conférences sur le danger des écrans sont susceptibles de façon directe ou indirecte de véhiculer ou renforcer des idées relevant davantage de l’alerte dramatisée que d’informations scientifiques sérieuses. Le psychologue Serge Tisseron pointe dans l’émission “Arrêt sur images” du 9 février 2018 les dangers qu’il y a selon lui à présenter aux parents une alerte qui renvoie au médical ce qui relève en fait majoritairement de l’éducatif.
C’est d’ailleurs cet aspect qui préoccupe de façon légitime les parents : comment gérer aussi efficacement que possible les problématiques du quotidien en famille qui se cristallisent souvent autour des écrans ?

La dernière publication en date du collectif CoSE dans un grand média est leur tribune du Monde du 17 janvier 2019 qui confirme le changement de registre dans leur discours : l’abandon de “l’autisme virtuel” et de toute référence à des troubles évoquant les TSA avec un recentrage sur l’épidémie (le terme est employé plus loin dans la tribune) des troubles cognitifs.

Les répercussions sur l’école, malgré l’abandon de “l’autisme virtuel”, n’ont pas fini de faire leur œuvre, il faudra beaucoup de temps pour que le lien autisme/écrans se dénoue et parallèlement le collectif CoSE en alimente d’autres, moins choquants, mais tout aussi délétères.

Dernier exemple récent, cette affiche tweetée le jour des élections européennes et ainsi commentée “en plus c’est l’occasion de se rendre dans une école primaire où l’on trouve des conseils forts pertinents.

En conclusion

Il semble difficile de nier que “l’autisme virtuel” comporte de nombreuses caractéristiques qui en font une panique morale.

Les membres de CoSE qui ont diffusé cette alerte ne peuvent strictement se revendiquer comme lanceurs d’alerte alors qu’ils ont revu leur argumentaire, en évacuant totalement toute référence à l’autisme, sans jamais s’en expliquer de façon transparente.

Par ailleurs, il parait légitime de s’interroger sur la validité des autres maux imputés aux écrans qui pourraient, eux aussi, relever de paniques morales.

Qu’adviendra-t-il par exemple des moyens accordés par l’Éducation nationale pour la scolarisation des enfants en situation de handicap si on considère que les troubles cognitifs sont majoritairement dus à une surexposition aux écrans ? Comment va-t-on par ailleurs contrer le raccourci “les écrans rendent autistes” qui risque de persister longtemps ?

Il convient donc, notamment dans le cadre scolaire, de rester vigilants pour ne pas prendre le risque de diffuser des paniques morales. Examinons avec sang-froid et lucidité les discours diabolisants – (se) faire peur empêche de penser – et cherchons ensemble avec les parents les moyens éducatifs permettant de gérer plus sereinement les activités numériques en famille.

Stéphanie de Vanssay

*L’outil utilisé ici est Google Trend : les résultats reflètent la proportion de recherches portant sur un mot clé donné dans une région et pour une période spécifiques, par rapport à la région où le taux d’utilisation de ce mot clé est le plus élevé (valeur de 100). Ainsi, une valeur de 50 signifie que le mot clé a été utilisé moitié moins souvent dans la région concernée, et une valeur de 0 signifie que les données pour ce mot clé sont insuffisantes.


Bibliographie

  • M. Waldman, S. Nicholson, N. Adilov, “Does television cause autism ?”, NBER Working Paper Series, n° 12632, 2006
  • Marius Teodor Zamfir, “The consumption of virtual environment more than 4 hours/day, in the children between 0-3 years old, can cause a syndrome similar with the autism spectrum disorder”, Journal of Romanian Literary Studies, 13, p. 953-968
  • Desmurget Michel, “TV Lobotomie : La vérité scientifique sur les effets de la télévision”, Éditions Milo, 2011
  • Cohen, S., (1972), “Folk devils and moral panics. The invention of mods and rockers”, Réed Blackwell 1987.
  • Lilian Mathieu, “L’ambiguïté sociale des paniques morales”, Sens-Dessous 2015/1 (N° 15), p. 5-13.
  • Machiels C. et Niget D., “Protection de l’enfance et paniques morales”, Bruxelles, Fabert, 2012
  • Francis Chateauraynaud, “Lanceur d’alerte”, in CASILLO I. avec Barbier R., Blondiaux L., Chateauraynaud F.,
  • Fourniau J-M., Lefebvre R., Neveu C. et Salles D. (dir.), Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, Paris, GIS Démocratie et Participation, 2013,
  • Albert O. Hirschman, “Exit, Voice, and Loyalty : Responses to Decline in Firms, Organizations, and States”, Cambridge, MA, Harvard University Press, 1970

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