Aurélie

Tout d’abord, lorsque je me suis posée la question de Twitter, je pratiquais déjà les réseaux sociaux via Facebook. Sur Facebook, mon compte porte mon nom mais il est verrouillé au maximum. Je ne publie jamais de photos, ni n’ajoute de lieux dans lesquels je me trouve. Je n’ai pas non plus précisé mon adresse, ni le lieu exact où je travaille.

Lorsque la question de Twitter s’est posée, je n’ai pas réfléchi. En tant que débutante sur ce site, j’ai consulté les profils de mes abonnés ou abonnements. Très peu étaient protégés*, les comptes publics permettent une meilleure visibilité.

Je me suis donc rapidement décidée pour un compte ouvert, ce que je publie n’engageant que moi, dans le respect des personnes. Les contenus de mes tweets ne parlent pas seulement de pédagogie, mais sont aussi parfois plus personnels. Lorsque je ne désire pas être polémique, j’utilise tout simplement les messages privés avec mon interlocuteur, ou je passe directement aux mails.

La question s’est aussi posée de mon avatar. J’ai tout naturellement choisi le même que sur Facebook, pour être plus facilement identifiable par ceux qui pratiquent les deux réseaux. Par contre, cet avatar ne me représente pas. Ceci est un choix personnel de ne pas divulguer trop d’informations sur le net.

J’ai donc débuté tout doucement, sur le site, par peur de son côté chronophage. De plus, je n’avais pas encore de smartphone me permettant de suivre mes tweets de façon satisfaisante, il fallait forcément que j’aie un ordinateur à portée de mains. Je pensais ce réseau assez sûr car (à mon sentiment) peu usité.

Je tweetais de temps en temps, surtout avec des gens connus, ou recommandés par d’autres. Je fais par ailleurs partie d’associations comme l’ADEP, dont certains membres se trouvent sur Twitter. Le site me permettait de me tenir informée de façon pédagogique ou associative.

Puis, l’envie d’utiliser Twitter avec ma classe est arrivée. Le temps est alors venu de me renseigner : auprès de collègues utilisateurs tout d’abord, puis de ma hiérarchie.
Du côté des collègues, j’ai appris les demandes à effectuer et j’ai pris quelques conseils d’utilisation.
Du côté de la hiérarchie, personne n’utilisait alors Twitter en classe dans ma circonscription, ni dans mon département. Heureusement, un numéro des Cahiers Pédagogiques traitant du sujet est paru dans l’été de ma demande. Ma supérieure directe a montré un grand enthousiasme à ma demande, en me précisant qu’elle n’y connaissait rien, mais qu’elle demanderait à une collègue de s’informer sur le sujet. Cette collègue a créé un compte Twitter assez rapidement.
Je n’ai rien à cacher sur les réseaux sociaux, mais que ce que je dis puisse être utilisé contre moi ou détourné à des fins mesquines me chagrine. Et c’est ce qui est arrivé. Mes tweets ont été une sorte d’argument visant à démontrer la « dangerosité » d’utiliser Twitter avec une classe. Le côté polémique de certains de mes tweets sortis de leur contexte, et repris par ma hiérarchie ou mes collègues m’a poussée à changer le statut de mon compte.

Je suis passée à ce moment là à un compte protégé. J’en ai profité pour faire un peu de ménage dans mes abonnés, mais sans rien de changer de ma bio ou de mon avatar.

Je ne regrette pas le changement de statut de mon compte. J’aurais pu choisir un pseudo pour ne pas être reconnue, mais je souhaite vraiment pour partager avec mes abonnés des contenus et des idées, et que nous sachions tous à qui nous parlons. De façon amusante, avec toutes les personnes auxquelles je me suis abonnée et qui ont un pseudo, j’ai rapidement échangé par mail, ce qui m’a permis de connaître leur réelle identité.

Par contre, il est certain qu’un compte protégé ne permet pas certaines interactions : on ne peut pas facilement retweeter les tweets de ces comptes, on ne peut pas les storyfier, il faut aussi prendre le temps de consulter les demandes d’abonnement et y répondre en triant forcément les demandeurs !

Cette situation est donc particulière, et ne veut pas dire qu’il y ait danger d’avoir un compte public. Cette réponse a été la mienne face à une malveillance temporaire de certaines personnes à mon égard.

@AurelieLucius

*Un compte protégé est signalé par un cadenas, il n’est pas public, seuls les abonnés acceptés par le propriétaire du compte peuvent lire les tweets.
Il est déconseillé de démarrer sur Twitter avec un compte protégé car cela ne vous rend pas visible, vous aurez donc peu d’abonnés et faute d’échanges ne pourrez pas découvrir l’intérêt de Twitter.
Par contre, en cas de souci, si vous avez déjà constitué un réseau, c’est une façon de se protéger en cas de malveillance.
Un compte protégé peut aussi être un choix dans le cadre d’une utilisation en classe (mais pas obligatoirement). Voir à ce sujet le billet “Créer une bulle dans Twitter”.
Categories: Témoignages

2 Responses so far.

  1. @profdesecoles dit :

    Un beau témoignage qui enrichit et complète parfaitement les précédents. Tu sais, je crois que tu as été la première personne avec qui j’ai communiqué en DM sur Twitter si ma mémoire est bonne 🙂
    On sent que ce qui t’est arrivé te touche encore (douloureusement?), et quoi de plus normal !
    Deux petites remarques.
    Tu dis « je n’ai rien à cacher sur les réseaux sociaux »
    Je pense que c’est plus une question de vie privée et de choix. Je n’ai rien de répréhensible à cacher dans ma vie, mais j’ai quand même droit à une vie privée. Pour certaines personnes la limite est ténue entre n’avoir rien à cacher et devoir tout divulguer. Or il y a un monde entre les deux.
    D’autres (ou les mêmes?) pensent que les réseaux sociaux présentent la personne entière, de façon juste. Là aussi on sait bien que c’est faux. Ce sont des petits bouts de nous-même qu’on veut bien exposer, des instantanés, avec plus ou moins d’honnêteté selon chacun, souvent embellis (on n’est pas sadomaso non plus !) tout du moins souvent choisis à de bons moments…
    Après c’est sûr qu’on ne peut pas grand chose contre la malveillance ou la malhonnêteté intellectuel. Et ça doit être extrêmement blessant.
    Merci pour ce témoignage qui donne à réfléchir en tout cas.

  2. Rachedi dit :

    Merci pour ton témoignage sincère et touchant. A cause de toi, je m’en veux un peu d’avoir eu de mauvaises pensées à l’encontre de ceux qui usaient de comptes privés (pour toutes les raisons que tu cites -RT impossible, demande autorisation pour s’abonner mais en même temps accès impossible à leur profil et tweets tant que pas abonné donc comment savoir à qui on a affaire etc.- Maintenant grâce à toi, je comprends. Merci.

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