medium_4838897235Vous vous promenez tranquillement avec un ami avec qui vous discutez. Et par mégarde, dans un passage un peu étroit vous bousculez un autre promeneur. Celui-ci s’énerve, vous crie dessus, prend à partie les quelques autres personnes alentours. Malgré vos excuses il vocifère et vous n’avez d’autre solution que de partir. Vous reprenez votre chemin. C’est un moment désagréable de la journée, qui ne marquera pas grand monde, sauf si vous en êtes venus aux mains et avez demandé à tous les spectateurs de participer à la mêlée.

Ça, c’est la vraie vie, mais voyons comment cela se transpose dans les outils 2.0 et Twitter en particulier.

Vous êtes un pratiquant régulier, assez à l’aise désormais. Vous avez quelques followers d’intérêt qui amplifient vos propos. Engagé sans être enragé vous exposez vos idées, vous participez à des débats en ligne. Par le jeu des RT, un de vos tweets est apparu dans la Time Line d’un individu peu amène qui vous interpelle. Là où ça se gâte, c’est qu’il en appelle à ses followers pour vous spammer.

Le risque est réel de voir son double numérique affecté par cette vindicte ; il est  d’autant plus fort quand vous twittez sous votre nom. Chacun aura en mémoire, ces faits divers d’adolescents  harcelés jusqu’au drame par leur entourage sur les réseaux sociaux. Nous n’en n’arriverons pas jusque là espérons-le. Nos ressorts d’adultes sont en principe plus fort pour y résister. Mes propos ne seront pas illustrés d’exemples de tweets afin de ne pas raviver les douleurs de ceux qui auraient pu les vivre.

Ma réflexion n’est pas à prendre comme une recette à suivre à la lettre – au mieux un questionnement.

  1. Ne pas réagir à chaud. Vous êtes dans votre environnement, votre contexte. Le twittos avec qui vous échangez est en général dans les siens. Ce décalage peut suffire à allumer un feu sans bonne raison. Ce n’est pas grave car avec un peu d’expérience de Twitter vous savez qu’à une question posée, la réponse peut tarder, et vous ne vous en offusquez pas…
    Faute de carburant, le feu s’éteint souvent.
  2. Prendre le temps de savoir à qui vous avez à faire. Un coup d’œil sur son profil, ses tweets, ses abonnés, ses abonnements sont déjà des indications précieuses. Pour aller un peu plus loin, utilisez un des outils d’analyse de compte  pour comprendre la portée de ses cris.

Bien souvent, vous êtes tombés sur un twittos qui n’est là que pour vomir sa rancœur du monde. Il n’est abonné qu’à une centaine d’autres, plutôt du genre clivant, et lui-même n’a que très peu de followers, eux même de peu d’influence. Sa TL est majoritairement composée de tweets qui ressemble à :

@quelqu’un et tu crois que les machins c’est des gentils ? Tu te fous de notre g…

Sans réponse de personne évidemment. Le malotru hurlerait devant sa télévision que l’effet serait le même. Rien à faire donc.

Plus difficile, vous avez été entraîné par un twittos qui a un discours intelligible, même si le ton est désagréable, et il a un peu d’audience. La preuve, vous avez quelques autres mentions non souhaitées.

Là encore, attendre est une bonne solution. Cela signifie que vous cessez complètement de tweeter. Sinon vous pourriez être taxé d’avoir ignoré l’invective. Pour autant, il est préférable de surveiller l’apparition d’éventuelles autres interventions qui pourraient découler de votre altercation.
Qui se ressemble s’assemble, et votre incongru retournera rapidement papoter avec ses congénères, ceux qui partagent ses idées.

S’il se met à vous follower, il convient d’être plus attentif. On le remercie simplement comme c’est l’usage, et on lui demande ses raisons. Le tout avec la plus grande neutralité de ton.
Vous étiez dans le quiproquo, le second degré et l’un des deux ne l’a pas compris, alors qu’en fait vous partagez les mêmes centres d’intérêts ? Ce sera un super compagnon de Twitter.

Ces intentions ne vous plaisent pas ? Bloquez-le. Il vous veut vraiment du mal ? Signalez-le à Twitter.

Le blocage de compte est expliqué sur l’aide de twitter : suivez ce lien
Il ne peut plus vous follower, ni vous mentionner dans un tweet, ni vous enregistrer dans une liste, ni voir votre profil. Twitter n’envoie pas de message l’informant que vous le bloquez. Néanmoins, tous vos tweets sont visibles par les moteurs de recherche. C’est pourquoi un peu d’abstinence de votre part, lui fera comprendre que vous êtes bien absent.
Reprenez vos activités sur Twitter sereinement après cette pause.

Cela se poursuit signalez le problème à twitter. La procédure est là.

 Ces péripéties sont semblables à la vraie vie. Sur de magnifiques chemins, même bien entouré, il est toujours possible de faire des mauvaises rencontres. C’est plutôt rare, et je vous en conjure, ne vous privez pas des sympathiques émotions qu’on peut trouver en numérique par peur de ce scénario catastrophe. Abonnez vous aux comptes d’@edgarmorinparis ou du @dalailama pour vous convaincre qu’il existe une vraie bienveillance. Retrouvez vos amis. Prenez du plaisir.

Crédit photo : Rosaura Ochoa via photopin cc

One Response so far.

  1. Mediacteur dit :

    J’aime cette présentation des choses, bien ancrée dans l’expérience vécue, et qui dit bien que le problème (quand il s’en présente un) n’est pas d’abord technologique, mais bien relationnel.
    Les gens se comportent en ligne comme ils se comportent dans la vraie vie. Les sautes d’humeurs et la mauvaise foi s’y déclinent aussi façon 2.0
    Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut abandonner la partie. Juste se dire que l’ampleur des effets (excitants ou pacifiants) est démultipliée du fait de l’outil… mais que pour le reste, le bon sens et l’éducation (et aussi l’Education aux médias) restent les meilleurs conseillers.
    #gardersonsangfroid2.0

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