David Trotin

 

Commençons par un peu d’ego-histoire

Enseignant, je suis venu à Twitter presque par hasard. L’année dernière, je suis tombé malade et je suis resté à la maison quelques jours, j’ai décidé, pour passer le temps de réactiver ma page Facebook tombée à l’état de friche industrielle. Après quelques heures d’exploration, j’ai trouvé l’outil lourd, encombrant et surtout destiné à ne diffuser que des informations à caractère personnel, chose dont je suis globalement incapable. Pour voir, je suis allé sur Twitter que je ne connaissais que de nom. Je me suis inscrit, j’ai retrouvé un ami du lycée (@Nfrerot) qui m’a mis en relation avec d’autres utilisateurs, et, pour reprendre le titre d’une de mes nouvelles favorites, « tout est parti de là… ».

 

Tout est parti de là…

Mon copain m’a proposé de m’abonner à quelques liens qui se sont révélés être tous des profs ou des gens suivant l’actualité de l’enseignement. Sans que rien ne fût prémédité Twitter s’est révélé être un instrument formidable de découverte de mon métier. Au début timide, j’ai principalement écouté et lu ce que twittait les profils auxquels je m’étais abonné. Quelle révélation ! J’ai plus appris là en termes de pédagogie qu’au cours de mon année à l’IUFM et au cours des années suivantes passées à enseigner. Twitter, à condition de se laisser guider par ses abonnements, vous donne un accès raisonné à des richesses intellectuelles, à des pratiques réelles et c’est un espace de discussion et collaboration… Pour un enseignant, mais je suppose que la remarque vaut pour de nombreuses professions, Twitter est un lieu  fantastique pour améliorer ses pratiques, enrichir son univers et devenir meilleur. Les collègues (merci notamment à @laurentfillion et @OQuinet et plein, plein d’autres) qui postent des liens, proposent leurs propres séquences et discutent les vôtres forment une salle des profs idéale.

Grâce à twitter j’ai osé les tâches complexes, l’évaluation par compétences, les cartes mentales et bientôt la pédagogie inversée, j’ai commencé un blog de réflexion perso sur mon métier (Une éducation française)… en moins d’un an, dans des conditions pas toujours évidentes (remplaçant sur courtes et moyennes durées, moi qui auparavant ait toujours été en poste fixe), j’ai plus innové dans ma pédagogie qu’en 11 ans d’enseignement…

 

La cour de récréation

Et puis Twitter, quelle que soit l’utilisation que l’on en fait, a un côté ludique. J’ai retrouvé une ancienne élève devenue maquilleuse pro, un meilleur ami linguiste et rugbyman, des fous de cuisine, des fans de Springsteen… Vous découvrez qu’un des collègues avec lesquels vous échangez le plus à distance se trouve supporter le même club de foot que vous (@StadeRennais)… Twitter a un côté aléatoire délicieux qui, une fois que vous l’acceptez, constitue son charme principal : certains de vos tweets parmi les meilleurs, ciselés avec amour, n’intéresseront personne, d’autres jetés à la va-vite seront retweetés de nombreuses fois, des conversations géniales vous échapperont et passeront inaperçues dans votre TL parce que vous ce jour-là vous n’aurez ni Wifi ni 3G… mais ce n’est pas grave parce que le lendemain vous découvrirez un Tumblr génial (tiens par exemple celui-là) grâce au post d’un twittos… bref, en plus d’être une salle des profs, c’est aussi une super cour de récré (et sans les grands qui poussent dans les cartables !)

 David Trotin @DavidTrotin

Categories: Témoignages

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